Bribes de textes
...
(Allez, pour commencer cette page, une improvisation, en direct, sous vos
yeux ébahis, sur un sol de printemps majeur...)
Parterre de fleurs
Par terre, des fleurs
Partent, errent, affleurent.
(bon, ça donne le ton... :-)
(... et maintenant, en prime, sur un fait d'hiver mineur.)
Les travailleurs couverts de boue soignaient leur mine.
Eau, terre, houille
Ôtaient rouille.
(Un début de chose écrit crevé un soir de déprime d'automne...)
Automne 2007. Comme chaque jour en ces temps de disette Frank et moi
récoltions les pigeons grillés qui tombaient des lignes électriques. A
cause des épidémies qui s'étaient propagées il fallait bien faire
attention à ce que dans leur chute ces oiseaux maudits n'entraînent
l'épuisette et ne la fassent toucher l'épais tapis de carcasses pourries.
Cela faisait trois semaines qu'il pleuvait des pigeons sans discontinuer,
et on entendait déjà les électro-recycleurs du quartier se plaindre de ce
qu'ils allaient devoir déblayer des couches organiques avant qu'elles
n'aient atteint cet état de putréfaction nécessaire à la production de
chaleur et d'électicité. Frank, dans son scaphandre rouge sombre emplumé -
comment se douter qu'il eût été blanc un jour ? - ressemblait à un
cosmonaute de par la maladresse de ses mouvements et la lenteur de ses
pas. Il faut dire aussi qu'avec ces immenses raquettes aux pieds pour
éviter de trop s'enfoncer, avec les perpétuels chocs sourds et arythmiques
sur le casque à ressorts, le jus qui giclait de temps à autre sur la
visière et ces fameux jeysers de gaz naturel qui exultaient au petit
bonheur la chance...